Journal de bord du Défi #AstroWriter – JOUR 6

Sur l’Archétype du Sagittaire : THEOPHILE

12/07 – 9h : Ce matin, j’ai de la compagnie. C’est cession créative entre amies. A deux mais chacune de notre côté, nous nous lançons dans l’histoire du Sagittaire qui nous correspond à des endroits différents.

Je commence toujours par le même rituel. Mes petites cartes violettes et dorées me donnent le « la ». C’est drôle, je re tire le 9 de bâton qui, déjà, me met dans l’ambiance. On est dans l’élément commun du Feu et le Sagittaire est le 9ème signe du Zodiaque… Hier, finalement, c’est comme si on m’avait « prédit l’avenir » : le 8 de Bâton parlait du Lion (la saison du Lion a lieu au mois d’août, soit le 8ème mois) et le 9 de Bâton m’annonçait le Sagittaire du prochain défi.

Mais le plus fou, c’est quand je dois tirer mon Arcane majeur… Je me dis, ce serait quand même pas le coup que je tombe sur Tempérance. Et bingo, c’est elle qui sort, cet Ange de la chance qui correspond au Sagittaire au Tarot. C’est bon, je suis alignée !

12/07 – 9h30 : Je suis peut-être alignée mais je ne sais pas par où le prendre… Ca fait 7 ans que j’écris, que je voyage, que je pense, que je mange « Sagittaire ». Tous les récits qui remplissent cet espace sont les parfaits exemples des « Récits de voyage à la 1ère personne » dont j’ai imposé le style pour ces 48h. J’ai envie d’écrire autre chose autrement mais j’ai des difficultés à m’éloigner de moi. Je ne sais pas qui écrire, comment l’écrire. Partir sur un personnage masculin est déjà un bon début.

J’ai fixé, en plus, à tout le monde d’écrire à la 1ère personne alors que je sais avec certitude que je vais faire ce récit depuis un narrateur extérieur. A l’instar du Verseau, il va me falloir filouté… 

Mais rien ne vient, et cette foutue playlist du Sagittaire n’est pas pour m’aider, martelant du mauvais rap dans mon appartement. J’y vois alors les côtés du Sagittaire qui pourraient me déplaire et cela nourrira finalement la fièvre du Samedi Soir de mon personnage…

12/07 – 10h15 : Soudain (enfin !), c’est l’étincelle, je pars de rien et c’est tout qui se construit sous mon clavier… Et de mots en mots, je suis pleinement représentative de l’énergie Sagittaire : excessive, j’ai de quoi écrire un roman et pas une simple nouvelle…

12/07 – 19h30 : Ayant toute la journée devant moi pour la première fois, je m’étale, je prends mon temps, je me concentre sur la nouvelle plus que sur la matière à publier. Je n’ai donc, pour l’instant, toujours pas la partie qui correspondra à mon extrait… Il est temps de m’y mettre (ou presque, juste le temps de finir de réorganiser mes dernières notes).

Théophile

(Extrait en 2200 caractères max)

Quand le National Geographic m’a demandé de faire ce papier sur les peuples autochtones d’Alaska, j’ai immédiatement accepté. L’Alaska représente ma 1ère expérience, ma 1ère découverte, ma 1ère envolée. C’est en Alaska que mon monde connu a, la 1ère fois, été renversé. Jeune étudiant démissionnaire, je venais d’abandonner mes études d’anthropologie car je ne me reconnaissais pas dans l’approche universitaire… J’ai préféré VIVRE l’anthropologie en rejoignant là-bas, sur un coup de chance et de tête, une équipe d’anthropologues expérimentés afin d’apprendre directement d’eux.

Et avant de me lancer sur une étude poussée de ce que j’ai appris au contact des peuples Iñupiat, Yupik, Aleut, Eyak, Tlingit, Haida, Tsimshian et Athabaskan, j’ai envie de vous partager ma 1ère rencontre avec Jennie et Francis.

Tous deux avaient grandi à Ruby, au Nord sur les rives du Yukon, mais tous deux n’avaient pas tout à fait le même héritage. Jenny avait du sang gallois, Athabascan et, de sa propre dénomination, Eskimo. Les origines de Francis étaient plus linéaires : originaire de Ruby de père en fils, il n’était jamais allé plus loin que Fairbanks car il avait tout ce qu’il aimait, ce dont il avait besoin, ce qui lui donnait un sens, ici, au bord du Yukon dont il connaissait chaque saison, chaque poisson, chaque fourrure. Il ne comprenait donc absolument pas ma démarche de voyage, d’étude et de recherche sur ce(ux) qui m’était étranger.

Jeune et fougueux, je prenais sa sagesse pour de l’étroitesse d’esprit mais aujourd’hui, j’entends mieux sa philosophie que j’ai faite mienne.

Toute ma vie, j’ai vainement cherché le sens – du monde, de mon monde – en dehors de moi par mes multiples et excessives rencontres, amours, voyages. Francis, par son interrogation naïve, par la connaissance innée de son monde, me fit le cadeau précieux de m’apprendre que ma seule vérité était en moi à condition que je lui laisse le temps de me parler. Que c’était en restant connecté à cette voix intérieure que je trouverais plus sûrement le sens qui me filait constamment entre les doigts à force de vivre comme si chaque jour était le dernier.

Justine T.Annezo – 12 juillet 2023 – GMT +2


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