C’est le moment de la trêve, les armes ont été remisées, les guerres ont été enterrées, les haches se sont émoussées.
De la première heure du jour à la dernière heure de la nuit, la vie se suspend…
De la première heure du jour à la dernière heure de la nuit, la vie se célèbre…
On ne se dispute plus, on discute ; on se bat plus, on s’embrasse ; on ne se déclare plus, on s’embrase.
On ne chasse plus, ni l’homme ni l’animal.
C’est le moment de la trêve…
On s’escrime pour comprendre ce qui nous rassemble, pour trouver ce qui nous ressemble, pour défier ce qui nous oppose, pour unir ce qui nous compose.
On s’affronte pour aimer ce qui nous dissemble, pour fêter ce qui nous étrange.
C’est le moment de la trêve…
On aime son amant, on dîne avec son ami, on célèbre avec son prochain, on boit avec son ennemi.
Affranchi de ce qui fait l’amant, l’ami, le prochain, l’ennemi. Transcendé par ce qui fait l’amant, l’ami, le prochain, l’ennemi.
Gorgé de chaleur et de promesse comme le blé qui vient d’être coupé, comme les moissons qui viennent de s’essaimer, comme les foins qui viennent de s’enrouler, on est mûr pour la vie, on est fait pour la lumière.
De la première heure du jour à la dernière heure de la nuit, les poètes sont de sortie, les festins sont enrichis.
Les jeux sont faits.
De la première heure du jour à la dernière heure de la nuit, on goûte aux bienfaits de l’été, au meilleur de l’humanité.
Les fées sont jouées.
C’est le moment de la trêve…
Le passé, le présent et le futur semblent lumineux.
Le champ des possibles entonne son chant d’espoir et lumine son arc de lumière.
Pendant que Lugh le flamboyant, Lugh le magnanime, galope dans les cieux sur son chariot de soleil et saupoudre sa pluie de paillettes comme il nous saupoudrerait d’amour.
Les jeux sont faits, les fées sont jouées… Paix sur la terre et amour dans les cœurs !
Inspiré des célébrations de Lughnasa
et de la figure du Dieu celtique Lugh, célébré pour l’occasion
Justine T.Annezo – 6 août 2024 – GTM+2
Mondes Fugaces 