CARTE BLANCHE #17

Je suis complètement accro à Barbara Pravi, ça fait des semaines que je l’écoute en boucle, qu’elle gonfle mon cœur de tous les sentiments que j’ai dans l’âme. Elle m’inspire des poèmes, je les jette un peu au hasard, décousus sur le papier ou le clavier sans toujours aller au bout, mais je ne sais comment cueillir les maux qu’elle chante beaucoup mieux que moi.
Je fais des tentatives plus ou moins adroites, mais mes poèmes ne riment pas, mais mes phrases manquent de rythme.
J’ai envie de lui piquer ses ballades, je les chante à tue-tête dans mon salon, sur mon vélo, dans ma voiture. Je les danse à bras le corps. Dès que mon cœur flanche. Dès que mon âme doute. Ses romances me donnent du courage, elles subliment mes incertitudes, elles transcendent mes illuminations.
Je les écoute et j’ai envie de mettre du rose fluo. Sur mes murs. Sur mes mots. Sur mon cœur. Sur mon corps. Sur mes yeux. Dans ma vie.
Oui j’ai envie de chanter, de danser, de ressentir, d’écrire, de comprendre. Ce qui me traverse. Et Barbara Pravi est devenue ma meilleure amie pour m’y essayer.
Parce que moi aussi j’ai connu « ce jour [qui] se lève Parmi des milliards [qui] a la gueule, la gueule de l’amour« .
Parce que moi aussi parfois j’ai envie de crier à ma fenêtre « Voilà, voilà, voilà, voilà qui je suis Me voilà même si mise à nue j’ai peur, oui Me voilà dans le bruit et dans le silence. »
Parce que moi aussi je me suis dit un jour « Quand j’embrasse [ses] yeux J’embrasse aussi les rêves qu’on ne fait pas encore ».
Parce que moi aussi je me suis interrogée sur « qui je suis Rappelez-moi qui j’étais avant Je ne sais plus qui je suis Comment savoir où je vais maintenant ».
Parce que moi aussi j’ai changé de corps « depuis que je [l]’embrasse ce qui pèse a changé de poids Oui c’est devenu plume, devenu plus si grave ».
Parce que moi aussi « Je peux dormir des heures, collée contre [son] corps Sentir que rien n’existe d’autre que nos corps ».
Et je continue à chanter ses idylles à tue-tête dans mon salon, sur mon vélo, dans ma voiture. Je les danse à bras le corps. Dès que mon cœur flanche. Dès que mon âme doute.
Et je me réfugie sur les feuilles blanches de mes carnets pour inventer mes propres mots rose fluo les faisant rimer avec mes propres sentiments.
Justine T. Annezo – 24 décembre 2025 – GTM+1