Sur l’Archétype du Bélier : ACHILLE
25/07 – 6h30 : Je me lance en même temps que le jour se lève, pour quelques petites heures seulement, la journée n’est pas à l’écriture mais à la vie.
Les cartes que j’ai tirées pour accompagner cet écrit me laisse un message sibyllin : 9 de denier et les Amoureux (encore !) ; si je trouve un sens aux Amoureux par la relation fraternelle que j’ai imaginée en amont, par le rôle d’amant que j’ai envisagé ; le 9 de denier me laisse de marbre… Peut-être que son rôle se dévoilera au fur et à mesure.
Nouvelle playlist… Nouvelle prise de notes.
25/07 – 9h : Ma « Déclaration de Guerre » est déjà prête en phrases et en mots bien qu’elle demande à être améliorée. C’est fou comme le choix d’un prénom pour son personnage, Achille, peut se révéler être un choix orienté inconsciemment. Achille est quand même THE guerrier de la mythologie.
26/07 – 12h30 : Cette journée ne se passe pas du tout comme elle était prévue ! Je devrais être en train d’écrire mais me retrouve (pour mon plus grand plaisir) sur la place du Capitole à la place.
26/07 – 16h30 : Il est finalement temps de me remettre à l’écriture mais un sentiment désagréable ne me lâche pas… Je n’y arrive pas, j’écris en désordre, des multiples débuts, esquisses, brouillons, que je ne parviens pas à organiser. J’ai du mal à avoir de la sympathie pour mon personnage alors que j’ai pourtant largement appris à aimer les Bélier et leur franchise innocente… Je n’aime pas trop beaucoup ça. J’ai l’impression de tomber dans un cliché et puis, c’est le seul personnage pour lequel je commence par la part d’ombre sans réussir à y trouver la lumière.
Est-ce aussi la fin de ce défi qui approche et qui m’attriste ? Est-ce la vie autour de moi qui prend le pas sur mon écrit ?
Peut-être… Peut-être pas… En tout cas, pour la première fois depuis le début du défi, écrire est vraiment difficile à en avoir mal dans le corps, écrire est un combat qui m’épuise et que j’ai l’impression d’avoir perdu par avance… Comme avec la Capricorne, je suis plutôt dans le thème vous me direz, mais j’aimerais quand même pouvoir aller me coucher en ayant trouver la lumière de mon Achille.
Je tâche de faciliter certains combats : la playlist du Bélier ne m’aide pas du tout à me concentrer, je me rattache donc à l’inspiration du jour en la personne d’Achille, le demi-dieu grec, et me lance la bande originale du film Troie. Cela me débloque à certains endroits, laissant filer mes doigts sur le clavier, mais ça ne desserre pas complètement l’étau autour de mon imagination.
Je réécris donc en boucle le début de cet autre Achille que j’invente, j’ai du mal à trouver le fil de son histoire et ne pense qu’à regarder Troie sans en avoir le temps, espérant que j’y trouverais des réponses à mon inspiration.
Et à la place, je me contente de publier ma « Déclaration de Guerre » inachevée…
Achille
(Extrait en 2200 caractères max)

Mon père était prof de lettres, de latin et de grec à l’université ; passionné d’Homère, il ne trouva rien de mieux que d’appeler ses deux fils, Ulysse et Achille ! Non mais qui fait ça !? D’emblée et au moins de mon point de vue, mon père ne nous aimait pas suffisamment pour nous donner des prénoms décents. Ulysse tout seul, ça passe. Achille tout seul, ça passe aussi. Mais Ulysse ET Achille, c’est vraiment too much !
Jusqu’au collège ça allait, les gosses de 6 ans n’avaient pas forcément lu l’Iliade et l’Odyssée (sauf nous évidemment : avec des prénoms pareils, on avait pas trop le choix !) ; ils avaient éventuellement une vague idée qu’Ulysse était parti en voyage et qu’Achille avait des problèmes de talons… A part ça, rien de bien précis, et surtout de risible. Mais à partir de la 6ème, c’est devenu l’enfer !
J’ai pourtant toujours adoré le personnage d’Achille et avait tiré jusque là une certaine fierté à porter le même prénom que lui. Après tout, n’était-il pas le héros de Troie qui avait vaincu Hector, le plus grand soldat de tous les temps ? Comme Achille, je ne voulais pas trouver la paix, rester dans le souvenir d’une poignée de gens qui m’auraient aimé de mon vivant ; je voulais mener ma propre guerre de Troie, connaître la gloire, que l’on écrive des histoires à propos de mes victoires pour des milliers d’années. Que le monde entier se souvienne de mon nom. Quitte à en mourir.
Mais à partir de la 6ème, mes camarades utilisèrent les moments les moins glorieux de la légende achiléenne pour mieux se moquer de moi et me traiter, au nom de ce héros Grec que j’adulais, de “tapette”, “tafiole”, “mauviette” et tant d’autres.
Face à tous ces affronts et insultes, je n’eus d’autres choix que d’assumer pleinement mon rôle d’Achille et, paré de ma colère sans limite, je foutais des mandales à tous ceux qui se foutaient de moi. Je n’en avais jamais assez pour expier la querelle qui bouillonnait dans mes entrailles, j’avais le cœur brûlant, la tête en feu, les poings en bouillie et distribuais coups de poings et de pieds de façon fébrile et corrosive.
Justine T.Annezo – 25-26 juillet 2023 – GMT +2
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