Journal de bord du Défi #AstroWriter – JOUR 21 & 22

Sur l’Archétype des Poissons : ANSELME

27/07 – 14h45 : On n’a jamais été aussi proche de la fin, je suis un peu déçue que l’Archétype des Poissons n’ait pas été le bouquet final comme il en a l’habitude, mais j’embrasse finalement cette avant-dernière étape. Je branche la playlist et tire mes petites cartes quotidiennes : 8 de coupe et Le Jugement, on est plutôt dans l’ambiance avec cette idée d’infini et de résurrection. Espérons que cela fera son œuvre d’inspiration…

27/07 – 15h35 : Quand j’ai commencé en Verseau, j’étais totalement libre, je n’avais aucune idée de ce que je voulais, comment je voulais l’écrire, je me laissais portée par l’inspiration de l’instant avec toutes les petites peurs excitantes que cela comportait. Depuis quelques jours néanmoins, je commence à avoir la vision d’ensemble de mon recueil et je commence à m’y enfermer, bloquant ma créativité. Je comprends un peu mieux ce qu’il se passe avec mon roman depuis des mois : je sais exactement ce que je veux écrire et je ne laisse pas la place à la surprise de prendre un autre chemin.

Aujourd’hui, alors que je suis face à l’infinité de possibilités propres aux Poissons, je sais exactement ce que je veux raconter mais je ne m’en crois pas capable. Et c’est paradoxalement comme s’il n’y avait plus la place pour l’imagination pure. J’ai la tête pleine de références, de Big Fish à l’Odyssée, mais je n’arrive pas à trouver le cheminement vers ma propre pensée.

Après, il y a aussi un autre soucis, très technique celui-ci, j’ai du mal à raconter des histoires à la première personne. J’aime être ce narrateur omniscient qui fait le contour de la psychologie de l’autre plutôt que de regarder le monde à travers le prisme du personnage qui parle. D’emblée, je me sens limitée (ce dont je n’ai absolument pas besoin, me limitant très bien moi-même… tout ça à cause de mon Neptune en Capricorne ^^) !

J’ai définitivement perdu l’aspect ludique, j’arrive à la fin, je sais ce que j’écrirais après-demain…

27/07 – 16h45 : Je sais que c’est à chaque fois le même éclair de génie que je vous raconte, le moment où je bascule de l’impasse à la fulgurance, donc je vous l’ai épargné sur mes derniers journaux mais aujourd’hui, je vous la partage car elle a un peu la même sérendipité qu’Achille hier. Elle alimente ma fascination pour tous les rouages inconscients qui se jouent quand on se met en état de créativité. J’ai dénoué le fil de mon imagination mot après mot car j’ai réussi à recontextualiser mon récit pour qu’il réponde à mon envie que, pour cet Archétype qui contient tous les autres, tous ces autres soient justement là : l’enterrement d’Anselme, pendant lequel tous le monde prend la parole pour faire son oraison funèbre. Ce choix narratif fait alors pleinement écho à l’Archétype des Poissons qui n’a pas de limite, ici pas même la mort puisqu’il vit dans la voix des vivants. Mais surtout, il résonne pleinement avec l’Arcane du Jugement qui contient la notion de mort et de renaissance, dans la carte originale, c’est l’Être central émerge de son propre tombeau.

28/07/2023 – 7h : Je rectifie l’un de mes écrits d’hier : ce n’est pas le fait de contextualiser, d’avoir la vision d’ensemble, qui me permet de m’élancer, de ne plus me bloquer ; c’est, comme toujours, de trouver le sens. Hier, je bloquais car je ne savais pour quelle raison j’allais écrire le « Conte Surréaliste » que j’imposais à mes lecteurs. A partir du moment où j’ai su, l’étau sur mon imagination s’est desserré.

Anselme

(Extrait en 2200 caractères max)

“Est-ce que je vous ai déjà raconté le jour où j’ai rencontré votre mère ?
“J’étais marin alors, je voguais sur les 7 mers du monde, avide d’aventures et de découvertes. Je venais d’affronter le monstre de Caracas, un monstre marin à plumes qui ne peut voler qu’à la condition de boire un bol d’eau salée tous les matins. Quand il oublie, ou qu’on l’en en prive par la ruse, il reste cloué sous l’eau, ne pouvant jouer de sa double nature.
“Le Monstre de Caracas a des dents de requins et des ailes d’aigles qui peuvent aussi lui servir de nageoires car elles sont pourvues de deux couches : les écailles multicolores recouvrent le tout et de longues plumes blanches peuvent être dégainées après le fameux bol d’eau salée.
« Et, même privé de sa paire d’ailes, il n’en demeure pas moins redoutable. Il peut vous entraîner jusqu’aux tréfonds de la mer, là où la lumière ne perce plus, où l’oxygène est congelé par les anémones géantes, et vous y garder prisonnier pour l’éternité.
“Or, le Monstre de Caracas était le Gardien de la Grotte de Poséidon qui était l’entrée d’un monde merveilleux et paradisiaque : la Terre des Fées Fleurs, là où vivait alors votre mère. Il me fallait l’affronter pour rejoindre ce lieu enchanté, j’avais tout mon équipage à mes côtés, mais je savais que c’était un combat qu’il me fallait livrer seul.
« Le matin du grand affrontement, alors que je faisais mes ablutions matinales, je découvris l’autre pouvoir caché de l’eau de la Grotte de Poséidon : une lueur chatoyante se mit à scintiller sur mes bras, puis mon torse. Je sentais la texture de ma peau, à présent nacrée, se modifier au contact de l’eau : mon épiderme laissait place à des écailles.
“Fasciné de ce phénomène magique, je me sentais devenir un magnifique et gigantesque poisson arc-en-ciel. Un nouveau monde s’offrait à moi, une autre pesanteur de l’Être, qui me plaisait tellement plus que la lourdeur terrienne, embrassait chacun de mes mouvements. Je profitais de cette magie de la Grotte de Poséidon pour explorer pendant quelques instants, avant d’aller affronter mon Monstre de Caracas.

Justine T.Annezo – 27-28 juillet 2023 – GMT +2


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