Cet été, c’est décidé, je ne pars pas !

VOYAGEUSE INTEMPESTIVE – Ep. 4

Cet été, c’est décidé, je ne pars pas.

J’entends déjà ma mère se réjouir à la lecture de ces mots : « Est-ce que ces années de matraquage auraient finalement payé ? Est-ce que ma fille se serait enfin lassée de sa folie des voyages ? » Non, maman, t’emballes pas trop non plus, je vais quand même essayer de partir en Australie l’été prochain… ! 😉

Mais, cet été, c’est décidé, je ne pars pas.

Enfin pas trop trop… Juste quelques jours… Le temps de faire un nouveau voyage d’étude dans le Marais Poitevin pour voir ma super copine Julie, de passer sur la route faire un coucou à mon autre copine Béné qui vient d’ouvrir une ferme bio et de compter les étoiles, comme promis, avec mon amie Pauline.

Il est d’ailleurs probable qu’au moment où vous lisez ces mots, je sois dans un train, une voiture ou une barque…

Mais, par rapport au Tour de France (ou au moins du Sud-Ouest) que j’avais prévu pour échapper à la fournaise estivale et urbaine : cet été, c’est décidé, je ne pars pas !

Parce que cet été, j’ai envie d’éprouver véritablement ma ville abandonnée et étouffante : la solitude de ses rues vides, le calme de ses terrasses désertées, la lenteur de ses quartiers en vacances. J’ai envie d’aller au musée voir l’expo sur Marilyn, de me faire un ciné le matin ou l’après-midi pour me mettre au frais, de voir un film en plein air à la cinémathèque en mangeant une glace, de lire un livre au bord d’une bière et de la Garonne.

En somme, d’être la parfaite bobo toulousaine !

Mais surtout, cet été, j’ai envie d’écrire mon roman. Vraiment. Pas en pointillé. Ou a contre-temps. J’ai envie d’écrire mon roman. De chez moi. Pas ailleurs. Même si je crève de chaud chez moi. Le ventilateur dans le salon et la rivière à 10 km me sauveront de la canicule.

Oui, j’ai envie d’écrire mon roman et j’ai envie de me donner les moyens de le faire. Et quand je dis les moyens, je parle en fait de temps.

Je manque de temps… Vous vous en souvenez peut-être, je vous en déjà parlé : je manque de temps tout le temps. Mais c’est à se demander si je ne me fabrique pas toute seule ce gouffre du temps qui file… Ne suis-je pas en train de l’égrainer derrière moi comme Le Petit Poucet ? Ne suis-je pas en train de remplir les cases vides de mon emploi du temps pour donner des excuses à ma peur ?

Mais, la peur je la surmonte, la chaleur je l’inonde, parce que cet été, c’est décidé, je ne pars pas ! Cet été, c’est promis, j’écris mon roman.