BILLET D’HUMEUR #15

Aujourd’hui, c’est samedi et samedi c’est mon jour à moi. C’est Saturne qui me l’a dit parce que samedi, c’est le jour de ma naissance.
Chaque samedi, c’est la même histoire.
Chaque samedi, j’ai envie de tout faire…
J’ai envie de lire des récits romanesques qui me nourrissent le cœur, de faire du yoga introspectif qui me déverrouille le corps, de regarder des films intelligents qui m’éveillent l’âme.
Aujourd’hui, c’est samedi et samedi c’est mon jour à moi. Chaque samedi, c’est la même histoire. Chaque samedi, j’ai envie de tout faire…Mais chaque samedi, je n’ai l’énergie pour rien.
Il n’y a qu’à voir aujourd’hui : j’ai regardé 2 blockbusters en attendant d’avoir le cerveau disponible pour regarder La zone d’intérêt (que je n’ai évidemment jamais commencé), me suis épilée les aisselles parce que j’avais le temps mais trop quand même, ai tenté de passer l’aspirateur pendant 5 min pour me donner l’impression que c’était propre chez moi alors que l’appartement a besoin d’un nettoyage en règle de 2 bonnes heures, me suis préparée une purée de patates à la crème fraîche pour retomber en enfance, ai lu le chapitre de mon livre en cours avant d’essayer, en vain, de faire une sieste à force de relire 3 fois la même phrase.
Y a pire comme programme, mais rien à voir avec l’idée romantique que je me suis faite de mon samedi…
Et me voilà présentement dans le métro, en route pour aller assister à un match du Stade Toulousain Ernest Wallon avec ma petite sœur d’amour Sara Armengaud. Mais le rugby n’était pas prévu et j’ai pas eu le temps de faire l’intelligente avant. Alors je me sens con (même si j’aimerais bien m’insulter autrement puisqu’après tout, c’est très joli un con). Je me sens un peu bête de tous ces samedis que je rêve toute la semaine et qui ne ressemblent pas à mon idée.
Alors, j’ouvre les notes sur mon téléphone et j’en ai fait un billet pour me sentir plus poète. Parce qu’on est samedi, que samedi, c’est mon jour à moi et que tous ces samedis que je rêve toute la semaine ne parlent finalement que d’une seule chose : de liberté.
Et, pleine de ce printemps que je sens grandir en moi après un hiver trop long, enjouée de la musique qui me fait danser dans les oreilles, euphorique de me perdre dans la froide nuit de février pour regarder des hommes en short dans un stade, je me sens libre et c’est tout ce qui compte !
(Et puis pour le yoga, les livres poétiques et les films d’auteur, il y a toujours un dimanche comme un autre pour m’y échapper…)
Justine T.Annezo – 23 février 2025 – GTM+1