Le rituel du départ

VOYAGEUSE INTEMPESTIVE – PLAN AMERICAIN #1

Le départ a quelque chose de sacré, on le rêve, on le prépare, intellectuellement et matériellement.

On bloque les dates de voyages, on compare les prix des transports, puis enfin on réserve son billet. On ne peut plus reculer, on s’en va.

Les jours, les semaines ou les mois passent selon son degré d’anticipation ; puis vient le moment de faire ses bagages – 1 accessoire 40×30×15 + 1 bagage cabine 12kg max – de sélectionner les items essentiels, de trier, de rétrograder, de peser à la louche ou à la balance de cuisine, de sortir le mètre à couture ou de construction pour vérifier les mensurations : 1 accessoire 40×30×15 + 1 bagage cabine 12kg max !

Et entre les deux, on rêve, on espère, on attend (im)patiemment.

Depuis mon premier départ, ma routine s’est huilée – le sac à dos, les items essentiels, les tris et les changements d’avis -, le rituel des bagages predispose quelle voyageuse je serai… Je pars en voyage comme j’entrerais en religion, jurant solennellement d’en cueillir chaque aventure, en quête sacrée des découvertes que le monde va m’apporter.

Mes voyages se planifient de moins en moins à l’avance, mais, petits ou grands, ici ou ailleurs, la porte à côté ou à l’autre bout du monde, ils contiennent toujours cette valeur sacrée, cette promesse de renouveau.

En partant à Berlin, j’ai loupé cette étape fondamentale – l’avant, le roulement de tambour – si bien que j’en ai loupé mon départ…

Pas aujourd’hui, pas cette fois-ci !

Aujourd’hui, cette fois-ci, je me suis préparée, j’ai laissé le temps au départ de me courtiser, de m’apprivoiser, de m’entraîner. J’ai osé croire à nouveau à l’appel de l’ailleurs et la magie qu’il contient. Je m’en vais le cœur léger, le sac à dos parfaitement bien rempli pour laisser l’espace à tous les nouveaux souvenirs d’aventures que je vais glaner en chemin.