Mon petit nid d’abeille

Je suis arrivée au Beez Kneez Bakpakers (Whitehorse, YT) par un vendredi d’automne ensoleillé pour y passer une nuit, m’y réchauffer le cœur fatigué de mes trois nuits glaçantes en voiture, me régaler d’un repas enfin chaud et faire une pause dans mes kilométrages. A la place, j’y ai passé trois jours, y ai célébré mon premier Thanksgiving Canadien et me suis trouvée un compagnon de voyage irlandais pour la suite de mes explorations jusqu’à Jasper….

A peine présentée, Sara, la manager du lieu, m’a tout de suite mise à l’aise, m’invitant à rester aussi longtemps que je le souhaitais dans cette ambiance chaleureuse qui serait ravie de partager un repas de Thanksgiving avec moi. Ce fut instantané, j’étais charmée ! Je me blottis dans l’atmosphère familiale du lieu et me délectais des personnages qui le façonnent.
Dona, la reine des abeilles, la propriétaire du lieu, passe parfois en coup de vent comme une exubérante bulle de bonheur. Elle a toujours un rire suspendu au coin de son grand sourire, elle a toujours une malice dans l’œil où sa prochaine fantaisie patiente. Le soir de Thanksgiving, elle se lança dans une joyeuse course à la crème fouettée… Qui d’elle ou de Sara ? Qui du fouet manuel ou du fouet électrique ? Je ne me prononcerai pas, je ne saurais être objective car je peux dire un mois plus tard : j’y étais ! J’ai passé le relais du fouet à main, mon huile de coude a saupoudré d’amour la crème qui s’épaississait !
Sara, la meilleure ouvrière, la maman dissimulée, a doucement infiltré son énergie protectrice dans cette ruche paisible. Elle prend soin de chacun, elle illumine discrètement mais sûrement chaque recoin alvéolé de son miel serein et nourrissant. Elle a toujours une histoire rocambolesque à partager avec ses invités pour animer la soirée. Elle a toujours un morceau de son cœur à partager avec celui ou celle qu’elle prendra sous son aile d’abeille.
Le compagnon de Sara – dont j’ai terriblement honte d’avoir oublié le prénom – est de passage quand le cœur lui en dit, quand le vent le porte là, quand le temps le permet. Et chaque fois qu’il revient, Sara s’est entichée d’un nouvel invité dont elle a fait son protégé – à mon passage, c’était Kevin, mon futur copilote éphémère – et qu’elle ne voudrait plus laisser partir. Ils en rient tous les deux de leurs grands sourires lumineux. Le compagnon de Sara est la force tranquille qui vient se greffer, le rire tonitruant et affectueux qui éclabousse les murs de joie. Il est le grand sage qui a tracé mon chemin de Whitehorse jusqu’à Jasper, égrainant les menus conseils qui protégeraient mes errances.
Sans oublier le plus adorable des chiots et sa grande sœur de cœur un peu jalouse qui se prennent pour des supers héros à Halloween ! Y a pas à dire, moi qui n’aime pas les chiens, l’Amérique du Nord a su trouver mes sensibleries !

J’ai ainsi pleinement apprécié mon séjour rallongé au Beez Kneez, que j’aurais même allongé un peu plus si je n’avais pas été attendue quelque part… Mon dortoir à deux lits superposés dont le mien avait pris ses aises de reine, a parfaitement réconforté mes rêves de pleine lune (chambres privées disponibles pour ceux qui ont besoin de solitude), la cuisine efficace et fonctionnelle a tenu son rôle pour réchauffer mes Mac&Cheese, les lieux communs ont accueilli mes écrits intersidéraux et de parchemin, et tous les équipements étaient de la partie pour lessiver mes trois jours de randonnée. Le tout pour un prix raisonnable et à la mesure de mon porte-monnaie, à deux pas du centre ville (de toute façon, à Whitehorse, tout est à deux pas ! ).
En trois mots, l’endroit répondait à mes trois critères de choix : propre, chaleureux et confortable, et j’y retournerai avec joie.


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