Sommaire
1. Réveil
2. Pause enfance
3. Pause lecture
4. Déjeuner
5. Jeux de société
6. Goûter
7. Pause TV
8. Diner
9. Ateliers créatifs

Parce que je suis convaincue qu’il y a des millions de façon de voyager, que l’on peut continuer à s’évader même dans trente mètres carré, que l’on peut recréer l’Amérique au fin fond de la Creuse ; en cette période exceptionnelle d’enfermement, j’ai eu l’envie, l’idée, de proposer une série « Spécial Confinement » : Le Monde à portée de main. Suivant les pas vagabonds de la voyageuse que j’ai été pendant huit mois, je vais ainsi vous proposer de faire étape en Irlande, en Islande, en Alaska, dans les provinces occidentales du Canada et dans certains Etats unis d’Amérique ; parsemant des avis vestimentaires, des idées culinaires, des conseils littéraires / musicaux / cinéma, et tant d’autres….
Le printemps s’est oublié, il a choisi la pluie, le soleil gris et les nuages chagrineux pour habiller notre ciel d’avril. Alors on continue à jouer avec les saisons, à s’envoler sur les terres où il fait nuit huit mois par an et à s’imaginer de quoi fleuriraient nos journées. Je pourrais choisir la saison où il fait jour 24 heures sur 24 bien-sûr, mais alors il faudrait vous recréer la grandiloquence du Mont Denali et du lac Kathleen dans votre salon et pouvoir les escalader, ça ne ferait que nourrir la frustration de notre enfermement. Restons donc rêveurs… Aujourd’hui, je vous emmène dans le GRAND NORD AMÉRICAIN !
Je prends large ; si mon grand Nord comprend surtout l’Alaska (EU), véritable illumination de mon âme où j’ai passé près de deux mois, je me permets quelques libertés pour y inclure les Territoires Yukon (CA) que j’ai fugacement traversés. Bien-sûr quelques cultures diffèrent – l’un touché par la Russie et forgé par les Etats-Unis, l’autre dessiné par l’Empire Britannique – mais leurs essences se ressemblent, les tribus amérindiennes y ont leurs propres frontières qui ne tiennent pas compte de la ligne tracée à la règle, les arbres y ont leurs propres langages qui esquissent les mêmes tableaux indomptés. Je me permets aussi une dernière impertinence, celle de vous partager parfois mon Grand Nord à moi, celui que j’ai expérimenté sans que ce ne soit traditionnellement alaskien, celui qui se raccroche aux gens que j’y ai rencontrés.
What power art thou, who from below
Henri Purcel, King Arthur
Hast made me rise unwillingly and slow
From beds of everlasting, everlasting snow
See’st thou not how stiff, how stiff and wondrous old
Far unfit to bear the bitter cold
I can scarcely move or draw my breath
I can scarcely move or draw my breath
Let me, let me freeze again
Let me, let me freeze again to death
Let me, let me freeze again to death
Quel pouvoir es-tu qui, d’en-bas, m’a involontairement et lentement élevé de lits de neiges éternelles ?
Henri Purcel, King Arthur
Ne vois-tu pas combien je suis vieux et usé, bien incapable de supporter ce froid amer.
Je peux à peine bouger ou reprendre mon souffle.
Laisse-moi me figer dans la glace à nouveau.
Laisse-moi geler jusqu’à la mort.
Welcome to My Great North of America!*

1. Jouer avec les codes

Je suis pas du genre à promouvoir les clichés mais pour aujourd’hui, je me l’autorise parce que je les détourne. Lorsque j’ai rendu visite à ma copine Hannah à Noël, elle préparait son futur déménagement plus au Sud et m’a proposée de récupérer l’un de ses pyjamas pour rapporter un peu de l’Alaska avec moi. Une pièce – vous savez du genre babygros ? – à carreaux rouges et noirs – vous savez du genre bûcheron canadien ? -. Il ne m’a pas quitté depuis mon retour, c’est mon meilleur ami de confinement, même si j’essaie de m’habiller de temps en temps !
Par ailleurs, lorsqu’il m’a fallu empaqueter mon attirail de voyage en juin dernier, la canicule ne m’a pas empêchée d’anticiper les destinations polaires dans lesquelles je me rendais et de compter bien précieusement parmi tous mes cols roulés, ma chaude et indispensable chapka ! Chapka qui s’est révélée fort à propos en Alaska, pour une raison aussi évidente que se protéger du froid mais aussi pour faire un clin d’œil aux premiers colons russes qui ont rejoint ce morceau de terre polaire au XVIIIème siècle.

C’est pourquoi en ce matin de printemps que nous figurons au plus près des Pôles, pour bien vous sentir Explorateur du Grand Nord, je vous invite à vous munir de votre chemise à carreaux et de votre chapka ou autre bonnet de ski !
2. Retrouver son âme d’enfant
Je pense qu’en ces temps particuliers, de doutes, de peurs, d’anxiété, de marasme et d’enfermement, nous avons tous un peu besoin de douceur qu’une petite plongée dans nos heures d’insouciance nous procure toujours.
Je propose donc d’abord, deux dessins-animés (au choix ou pas) qui feront office de potion magique.

La première fois que j’ai été en contact avec l’Alaska, je ne le savais même pas. J’avais six ans et je découvrais, le cœur allègre, les aventures de notre chien de traîneau favori : Balto. Le dessin animé reprend, de façon romancée bien-sûr, un fait réel survenu en 1925 : la course au sérum à Nome (AK). Suivant la légendaire piste de l’Iditarod, les chiens de traîneaux menés par Balto furent la salvation de ce petit village isolé en proie à une épidémie de diphtérie. Aujourd’hui encore, la course de l’Iditarod célèbre tous les ans cette expédition victorieuse. Si l’action de ce dessin animé s’inscrit précisément en Alaska, il fait référence à une tradition commune aux deux régions polaires puisque que les Territoires Yukon connaissent leur propre course de chiens de traîneaux : la Yukon Quest.

Ce dessin animé Disney prend place à l’époque post-ère glaciaire en Amérique du Nord sans réellement préciser l’exacte localisation. Les noms des personnages nous donnent cependant des indices non négligeable, Kenaï en tête qui fait certainement référence à la péninsule de Kenaï au Sud de l’Alaska. Les légendes Inuit d’alors racontent que les créatures vivantes sont créées par les Esprits matérialisés par les aurores boréales. Nous suivons ainsi le parcours initiatique d’un jeune homme qui, pour pouvoir se définir en tant qu’Homme, doit accomplir la symbolique de son animal totem, en l’occurrence l’ours de l’amour (ce qui ne l’enchante guère). Et au milieu, nous regardons le monde à travers les yeux de cet animal étrange qui s’effraie de nous autant que nous en avons peur. Nous devenons nous aussi un peu Frère des Ours.
Je vous invite ensuite à participer à ce petit Jeu des Différences réinventé et spécialement créé pour vous.
Dans le Grand Nord que j’ai découvert, je me suis aussi confrontée à des animaux jamais vus, juste en dessins, juste en photos ; là, ils était devant moi, parfois près parfois loin, en chair et en poil et je m’y mélangeais souvent. Alors voici un petit jeu rigolo, pour les reconnaître et les identifier :
Règle n° 1 : Associez la bonne espèce à la bonne photo.
Photos : source internet
Série A : Elan (ou orignal pour nos amis québécois) – Caribou – Wapiti – Cerf
Série B : Ours Brun de Kodiac – Ours Noir – Ours Polaire – Grizzly
Règle n°2 : Associez la bonne carte d’identité à la bonne espèce.
Série A : LES CERVIDÉS
De la famille des ruminants, on retrouve souvent une tête de cervidé, qui qu’il soit, en guise de trophée sur les murs du Grand Nord. En pleine nature, ils se baladent en solitaire ou en famille et sont, le plus souvent, inoffensifs (sauf dans le cas de l’élan). On en rencontre partout ! Je dis bien partout : en ville, dans son jardin, sur le bord de la route ! Sauf moi apparemment… Je ne dirai pas que je n’en pas vus du tout au cours de mes deux mois de vagabondages, mais j’attends encore de serrer la pince à un élan mâle avec ses grandes antennes !
a) Je suis le seul cervidé dont la femelle porte aussi des bois. Les bois à l’avant de ma tête ont cette forme particulière pour me permettre de creuser sous la neige dans la toundra. Dans certaines régions, on m’appelle aussi un renne (oui comme ceux du Père Noël).
b) On dit de moi que je suis un cheval moche, je vis principalement dans les zones marécageuses, je ne vois pas très bien mais j’ai une très bonne ouïe. On dit aussi de moi que j’ai pas inventé l’eau chaude ; en même temps, j’ai une très grosse tête pour un tout petit cerveau. Si tu me croises dans la nature ; cours, je n’arriverai certainement pas à te rattraper car mes bois ralentissent ma progression.
c) Je suis le deuxième plus gros cervidé du monde. Comme mes compères en photo, mes bois sont recouverts de velours. Il y a très très longtemps, je vivais un peu partout dans l’hémisphère Nord, maintenant, j’ai réduit mon périmètre d’habitation à l’Amérique et l’Asie de l’Est, mais je suis plus répandu en Océanie dont je ne suis pourtant pas originaire.
d) On m’appelle « daguet » lorsque mes bois commencent à pousser. Paradoxe de la nature, mes bois ne sont opérationnels que lorsqu’ils sont morts et que le velours est tombé. Je vis surtout dans les forêts, même si j’en préfère les clairières peu fréquentées.
Série B : LES OURS
Habituellement et contrairement aux idées reçues, les ours n’attaquent pas les humains sans raison. Il est important de savoir que si nous avons peur des ours, eux aussi ont peur de nous ! Le plus souvent, ils attaquent car sont pris par surprise mais ne nous considèrent en aucun cas comme de la nourriture. Il y a généralement plus d’attaques au printemps parce que les ours affamés sortent d’hibernation et parce qu’ils sont plus susceptibles d’être surpris par la présence humaine. Si un ours attaque une personne, il est généralement tué, non seulement à cause de l’attaque, mais aussi parce qu’à partir du moment où ils ont goûté à la chair humaine, les ours l’associent à de la nourriture. Les ours peuvent aussi s’entre-manger.
a) J’ai une bosse prononcée sur le dos, l’extrémité de ma fourrure prend des couleurs plus claires qui peuvent me donner un air grisonnant. On me trouve un peu agressif, d’abord parce que c’est dans mon temperament mais aussi parce que si tu viens me déranger au début du printemps quand j’ai la dalle, ben faut pas t’étonner que je sois de mauvais poil ! Alors, si tu me croises dans la nature, tu cours sinon, j’te bouffe !
b) Plus grand mammifère de la famille des carnivores terrestres, je suis l’ours de cette liste le plus susceptible d’attaquer l’humain pour le manger. Parfaitement adapté à mon habitat, je possède une épaisse couche de graisse ainsi qu’une fourrure qui m’isolent du froid. Ma principale source de nourriture sont les phoques. Même je suis né sur la terre, je passe la majeure partie de mon temps dans l’eau, tant est si bien que mon nom scientifique est l’Ours des mers. Espèce en danger, il est interdit de me chasser sauf pour les populations amérindiennes de l’Alaska pour qui cela fait partie de traditions ancestrales.
c) Je suis l’une des plus petites races d’ours et je subis, par conséquent, souvent les attaques (mortelles) de mes congénères lorsque nous sommes en concurrence pour chasser. J’aime beaucoup manger des plantes mais je suis aussi très souvent en contact avec les humains car j’adore leur miam-miam, c’est pourquoi je bats tous mes copains en terme d’attaques sur les gens. Si tu me croises dans ton jardin, fais le gorille, va savoir pourquoi, ça me donne envie de détaler.
d) J’adore le saumon et les baies. Je vis principalement au Sud d’Anchorage. Je suis assez imposant du fait de ma nourriture hautement protéinée et de l’environnement plus clément dans lequel je vis. Si tu me croises dans la nature, ne cours pas, ça va me donner envie de te bouffer mais fais beaucoup de bruit pour me faire peur et éloigne-toi doucement.
POINT BONUS : Cherchez l’erreur.
Parmi toutes ces photos, trouvez le (ou les) intrus.
Donnez la raison pour laquelle ça n’est en fait un intrus compte tenu de mon périple.
Dites-moi comment ces animaux se battent entre eux.
Indice : Toutes les réponses à ces questions se trouvent dans mes récits Alaskiens (article contenant le nom de cet animal) : Je ne t’oublierai pas
Réponses à la fin de l’article
Série A : LES CERVIDÉS
1 2 3 4 5
Série B : LES OURS
1 2 3 4 5
J’ajoute, par ailleurs, à cette rubrique ludique un jeu vidéo glané au cours de mes recherches pour écrire cet article : Never Alone, premier jeu développé en collaboration avec le peuple Iñupiat, Amérindiens d’Alaska. Certains membres de la communauté, les plus âgés et les conteurs en tête, ont contribué au développement de ce jeu. Vous jouez le rôle d’une jeune Iñupiat accompagnée d’un renard arctique alors qu’ils doivent trouver l’origine d’un blizzard éternel qui menace la survie de tout ce qu’ils ont connu.
Enfin, je vous propose un petit tour en trampoline d’appartement (uniquement possible si vous êtes confinés à plusieurs). En effet, une tradition alaskienne, le Nalukataq (ou autrement dit « saut en couverture »), raconte que certains chasseurs des villages Inuit de l’Arctique avaient l’habitude de soutenir une tenture en peau de morse sur laquelle rebondissait un sauteur. Cela leur permettait de repérer les baleines croisant au large. Les meilleurs sauteurs pouvaient atteindre près de 10 m de haut ! Aujourd’hui, le Nalukataq se pratique dans tous les festivals inuit et, bien sûr, aux World Eskimo Indian Olympics – aux côtés d’autres épreuves originales comme le saut à genoux (avec atterrissage obligatoire sur les pieds), la course sur le sol en imitant le phoque et le porter de poids avec les oreilles… Si vous êtes en mal d’idées pour occuper votre confinement ! [Source Le Guide du Routard]
Pour l’heure, si vous avez vraiment le goût du risque (ce qui irait à l’encontre des prérogatives du gouvernement !), vous pouvez inventer votre propre version du Nalukataq : en place et lieu de la peau de phoque, vous prenez une couverture et vous faites rebondir la personne au milieu (3-4 participants minimum).
3. Un zeste de voyage écrit
Je me trouve ici confrontée à un petit problème car s’il existe de nombreux romans du Grand Nord Américain, peu ont été traduits en français… Pour ceux qui sont bilingues et/ou qui veulent améliorer leur anglais par la lecture, vous trouverez sur ce site une liste de 33 romans polaires.
De mon côté, je vous offre ma liste non exhaustive, basée sur mes propres lectures (ou pas, car je dois reconnaître que contrairement à mes habitudes, je n’ai pas beaucoup lu au cours de mes huit mois de voyage, j’étais trop prise par mes propres écrits et la vie en chair et en os.)
* L’appel du monde sauvage, Jack London : C’est, sans nul doute, LE livre emblématique d’une région – le Yukon – et d’une époque – la ruée vers l’or -. Il est tellement emblématique que je dois avouer ne pas l’avoir lu… Pourtant, je me sens moi aussi appelée par ce monde sauvage qui me manque tant, par ces poésies d’un autre temps, et plutôt que de me perdre en vains mots, je citerai Jack London pour vous donner le cœur à l’ouvrage :
« Il aimait courir dans le sombre crépuscule de minuit d’été, écouter les murmures sombres et somnolents de la forêt, en lire les signes et les messages comme un homme lirait un livre, et se mettre en quête du mystère qui l’appelait, qu’il soit éveillé ou endormi, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, pour qu’il vienne. »
[Porté à l’écran par Chris Sander, il est arrivé dans nos salles de cinéma un mois avant le début du confinement et il semblerait qu’on peut le trouver sur l’internet… Je me refuse pour ma part à la regarder tant que je n’ai pas lu le livre.]
* Tisha, raconté par Robert Specht : Lecture inachevée de mon périple, introuvable en français, je vous fais ici un petit cadeau empoisonné… On suit le parcours d’Anne Hobbs, institutrice (teacher en anglais, déformé par les petits amérindiens en Tisha) arrivée tout droit d’Oregon qui découvre la vie âpre et injuste d’un petit village alaskien. Les Natifs et l’Homme Blanc y cohabitent avec tout ce que cela contient d’incompréhension, de jugement et de pauvreté. L’avantage, c’est que la narratrice elle, n’est jamais jugeante que ce soit pour décrire un camp ou l’autre, qu’elle se raconte avec beaucoup d’autodérision et qu’elle donne une vison sans filtre de sa découverte de ce territoire étranger dont (et où) elle a fini par tomber amoureuse. Très beau récit documentaire !
* 10 contes du Grand Nord, Howard A.Norman (trad. Catherine Guillet-Danisson) : Venus du Groenland, d’Alaska ou de Sibérie, ces dix contes tirés de la tradition inuit nous invitent à plonger dans un monde où l’on épouse les mouettes, où les visiteurs impolis sont punis par les morses, et où les rêves des enfants font venir les oies…

4. Entre deux lamas
Vous avez un petit creux mais pas vraiment de quoi faire un gueuleton et puis, vous ne voulez pas perdre une minute de ce Grand Nord si fascinant, alors ce sera petite dinette rapide pour ce midi : des quesadillas. Ce n’est pas du tout un repas typique (c’est plus le rappel des liens étroits entre le Mexique et les Etats-Unis) mais c’est un en-cas qui me ramène toujours en Alaska, en ayant mangé pour la première fois là-bas. Une fois que j’y ai eu goûté, c’est devenu un mieux-allé facile à faire entre un câlin à Stormy et une promenade avec Bob : vous prenez deux galettes de maïs type fajitas, vous saupoudrez abondamment de fromage (cheddar orange de préférence), vous superposez les galettes en mode sandwich et vous faites cuire à la poêle à feu doux car il faut trouver le bon équilibre entre fromage fondu et galette toujours moelleuse… Si la galette est craquante, vous êtes foutu ! Servir avec une salade verte pour les cinq fruits et légumes par jour.
NB : Vous pouvez bien-sûr améliorer « la farce » de votre galette avec des ingrédients de votre choix : poivrons, petits légumes, jambons et autre charcuteries, etc…
5. Récréation avec Adrienne
Pour rappel, Adrienne était la manager du Nautti Otter, l’auberge dans laquelle j’ai travaillé dans la péninsule de Kenaï. Adrienne a une passion pour les jeux de société ! Elle passait de longues soirées en compagnie de Nur (une autre workawayer) à se défier à un jeu de cartes appelé « Shut Out », communément renommé « Fuck You » (Va te faire foutre). Mon envie première était de vous partager les règles du jeu mais lorsque je les ai demandées à Adrienne, je lui ai posée une colle, elle était bien incapable de me les expliquer… Voici la seule chose que j’ai pu en tirer :
Il y a besoin d’autant de jeux de cartes que de joueurs. Distribuer 25 cartes en guise de pioche par joueur, puis 5 cartes par joueur « pour leur main ». L’objectif principal est de se débarrasser de son jeu en main. Était jointe la photo ci-contre. Si vous comprenez quelque chose, tant mieux ! Pour ma part, j’y vois goutte! Elle appris le jeu d’une amie qui elle-même l’avait appris de sa grand-mère… La famille (et moi aussi sur ces quelques derniers jours) a essayé de trouver les vraies règles, impossible ! Si ça dit d’improviser, faites-vous plaisir !

Sinon, voici les trois jeux préférés d’Adrienne :
Qwirkle
Set
Dobble
6. Moment Douceur avec Aggie
Alors que je commençais mon séjour chez Hannah, elle sortait d’une chirurgie lourde et sa mère était restée pour l’aider avec Charlie. Aggie nous a alors concocté une petite sucrerie qui a changé ma vie à tout jamais et j’en partage ici la recette avec vous pour que ça vous change la vie aussi !
HELLO DOLLY COOKIES
10oz / 280g de lait concentré
1 cup / 100 g de noix de coco râpée
1 cup / 150g de pépites de chocolat
1 demi bâton / 55g de beurre
1 cup / 150g de Graham Crakers émiettés (non disponible en France, à remplacer par des Thé Lu)
Quelques noix de votre préférence, le choix d’Aggie : pécan
PREPARATION
Faire fondre le beurre et le verser au fond d’un moule à gâteau. Faire une couche de crakers/biscuits émiettés, puis une couche de noix de coco, puis une couche de pépites de chocolat. Verser le lait concentrée en dernier. Saupoudrer de quelques noix. Faire cuire au four pendant 30 minutes à 180°C / 350°F. Régalez-vous !
Vous pouvez accompagner ce petit moment pâtisserie d’un peu de musique, soit au son de la Bande Originale du film Into the Wild, soit au rythme d’un groupe alaskien.
7. Petit ou grand écran avec Hannah
Une fois que tous les animaux étaient nourris, que Charlie était couché, que la nuit était tombée – de plus en plus tôt ! C’est d’ailleurs un phénomène étonnant de passer l’automne en Alaska, lorsque je suis arrivée mi-août à Anchorage, il ne faisait pas nuit avant 23h ; un mois plus tard, la journée mettait les voiles aux alentours de 19h, nous perdions ainsi jusqu’à 15 minutes de lumière par JOUR ! Une fois que la nuit était tombée donc – , l’heure était venue de retrouvailles privilégiées entre Hannah et moi dans le salon, toujours (je dis bien toujours !) accompagnées d’une bière et bercées par le bruit d’un film que nous regardions bien peu, lui préférant la mélodie de nos confidences.
Pour la bière, il y a peu de chance que vous trouviez des produits alaskiens mais peut-être que certaines grandes surface auront en rayon des bières de l’Alaskan Brewing Company. Si c’est véritablement mission impossible, vous pouvez, pour vous rapprocher au plus près de nos arômes, opter pour une IPA (bière préférée des Américains) ou une Blanche (j’aime pas les IPA et les Alaskans font de très bonnes blanches).
Pour ce qui est de votre écran, Hannah adore les thriller donc les deux options proposées sont pour les estomacs bien accrochés :
Hannibal (série TV), Bryan Fuller : Avant toute chose, je tiens à préciser que la série n’a rien à voir avec le Grand Nord (cela se passe dans le Minnesota), qu’il n’y a pas de message subliminal « attention, les gens des territoires nordiques sont des animaux qui se bouffent entre eux ! » mais que l’atmosphère viscérale rappelle tout de même une certaine idée du monde sauvage appliquée aux humains et proche de la réalité (animale) des régions de nos rêveries. Et que je ne pouvais pas ne pas le mentionner tant il est synonyme d’Hannah et de mon Alaska.
La série est un prélude du roman Dragon Rouge (Thomas Harris) et raconte la rencontre entre Will Graham, profileur et consultant pour le FBI, et le psychiatre Hannibal Lecter, fin analyste qui cache un tueur en série psychopathe et cannibale. Je dois reconnaître que ce n’est pas du tout (mais alors pas du tout !) le genre de séries que je regarde. D’abord parce que j’en ferai des cauchemars et ensuite parce que la série perd de sa qualité (à mon sens) au bout d’un moment… A noter tout de même la belle performance de Mads Mikkelsen et la présence d’une brochette de quelques bons acteurs (les actrices en revanche ont encore du travail !)
Suspect, Scott Walker : L’histoire se base sur la traque du tueur en série Robert Hansen à Anchorage dans les années 1980. La seule piste est une jeune prostituée retrouvée dans un motel et qui a échappé au tueur. Le décor est planté, les acteurs jouent bien leur rôle et on se laisse porté, le cœur un peu mis à l’épreuve, par ce thriller haletant (parce que celui-ci, on l’a vraiment regardé !)
Ou pas…
Parce que j’ai quand même d’autres propositions à vous faire pour équilibrer un peu l’univers morbide d’au-dessus et qui ne sont pas forcément associées à Hannah.
Klondike (mini série), Simon Cellan Jones : Adaptation d’un roman de Charlotte Gray, cette série suit le parcours de deux jeunes aventuriers en quête d’identité, qui décident finalement de rejoindre les chercheurs d’or du Yukon dans les années 1890. La série a cela d’intéressant qu’elle reproduit avec fidélité l’arrivée de l’Homme Blanc dans ces terres les plus reculés où les Premières Nations avaient été jusque là épargnées. On sent l’énergie exponentielle de cette terre régie par d’autres lois que celles que les sociétés modernes d’alors connaissaient et on comprend un peu mieux pourquoi ces régions possèdent encore aujourd’hui une saveur si particulière. On y rencontre tous ceux qui ont fait le Yukon d’alors et qui continuent par certains aspects à nous parler d’aujourd’hui : le hors-la-loi, l’idéaliste, la putain, l’aventurière, le prêcheur, le rêveur (Jack London avant qu’il ne nous écrive son appel de la forêt)… Tous en quête de la même chose à leur façon : le sens de la vie.
La proposition, Anne Fletcher : Dans un genre beaucoup plus léger et si vous aimez les comédie romantique, je vous propose ce film mettant en scène Sandra Bullock. Margaret contraint son assistant Andrew à l’épouser afin de ne pas être expulsée vers le Canada. Il accepte à contrecœur, en contrepartie d’un futur poste de rédacteur au sein de la société. Suspectés par les services de l’immigration, les deux collaborateurs sont forcés de passer un week-end ensemble avec les parents d’Andrew en Alaska pour rendre crédible leur supercherie
Into the wild, Sean Penn : Je ne pouvais pas faire une liste non-exhaustive sans y compter le film de Sean Penn. Même si je dois reconnaître que 1) je n’ai pas trop accroché la première fois que je l’ai vu mais mon souvenir est vague (je voulais me rafraîchir la mémoire avant de finaliser cet article mais mon emploi du temps overbooké de confinement ne m’en a pas laissé le temps), 2) les Alaskiens ont un avis très controversé sur l’histoire dont le film s’inspire. Je vous laisse vous faire votre propre opinion… Tout juste diplômé de l’université, Christopher McCandless, 22 ans, décide de prendre la route en laissant tout derrière lui. Traversant les Etats-Unis, il atteint son but ultime en s’aventurant seul dans les étendues sauvages de l’Alaska pour vivre en totale communion avec la nature.
Dernière petite proposition en tout petit pour ne pas (encore plus!) surcharger et parce que je ne l’ai pas vu mais que le synopsis m’a interpellée : Wildlike de Frank Hall Green
8. Repas de famille avec Charity

Quand j’étais en Alaska, j’ai eu l’occasion de goûter à des viandes jamais imaginées en tant que telles : de l’élan, du chevreuil et du caribou. Je sais que depuis notre France bien « civilisée », ça peut paraître un peu choquant de dire que je me suis régalée. Mais laissez-moi replacer dans le contexte : il est très difficile de faire pousser quoi que ce soit en Alaska et dans le Yukon, toute la nourriture disponible en supermarché est plus chère que ce à quoi nous sommes habitués (tout est importé du Canada pour l’Alaska ou a fait un long voyage dans les deux cas), les habitants font donc avec leur ressources naturelles en partant à la chasse ou à la pêche.
Dans la famille d’Hannah, ils chassent un élan et un chevreuil (et/ou caribou) par an, dont elle partage quelques pièces avec ses parents et quelques voisins, et qui lui permettent de se nourrir à l’année. C’est pourquoi, l’élan a remplacé le bœuf dans mon alimentation alaskienne (sachant que je ne suis pas une grosse mangeuse de viande habituellement).
Pour ce soir, je doute que vous ayez un morceau d’élan dans votre frigo, j’en reviendrai donc à l’autre ressource du Grand Nord : la pêche. Les océans regorgent de cabillaud et de flétan (j’en ai moi-même péchés par une expédition nauséeuse en haute mer), les rivières de saumons. Je sais qu’il est peu probable que vous ayez accès à du poisson américain et ce n’est pas vraiment le but. L’idée est juste de rester dans le thème en préparant un plat à base de l’un de ces poissons. A force de constamment vous proposer du saumon, je vais d’ailleurs finir par croire que c’est ma passion pour le saumon qui a guidé mes vagabondages ! Vous pouvez improviser à votre sauce ou vous inspirer du régal que nous avait cuisiné Charity (une workawayer) pour ma dernière soirée à Seward.
BEIGNETS DE POISSONS
400 g de filets de poisson
150 g de farine
1 œuf
1,5 dl de bière
1 c. à soupe d’huile d’olive
sel
PREPARATION
Dans un saladier, versez la farine, œuf et la bière. Mélangez avec un fouet. Ajoutez une pincée de sel et l’huile d’olive. Mélangez bien de façon à obtenir une pâte homogène.
Coupez les filets de poisson en morceaux et assaisonnez avec du sel. Réservez.
Faites chauffer de l’huile dans une friteuse ou dans une grande poêle. Trempez les morceaux de poisson dans la pâte à beignets. Plongez les beignets dans l’huile bien chaude et faites-les dorer quelques minutes de chaque côté. Égouttez les beignets et disposez-les sur du papier absorbant. Servez les beignets de poisson tièdes ou froids.
9. Les lumières du Nord
La première (et unique) fois où j’ai admiré une aurore boréale, c’était au mois d’août et la danse des couleurs est encore une rêverie qui me transporte quand j’y pense. C’était tellement inattendu en plein mois d’août ! J’étais sur le bord de la crête de la maison d’Hannah à côté de Denali. Je contemplais l’immensité noire de l’Alaska et je me suis baignée du vert ourlé d’un rose exceptionnel des lumières du Nord.
J’avais le rêve fou, pour clôturer cette journée, de pouvoir vous fabriquer une aurore boréale dans votre salon avec effets de lumière et compagnie… Mais je pense qu’il va me falloir revoir mes ambitions à la baisse, sauf si vous voulez mettre le feu chez vous en reproduisant cette expérience un peu douteuse !
Mais parce que mon créativité est sans fin, je vous offre quand même quelques alternatives…
Tout d’abord, pour tout savoir sur les aurores boréales, comment elles se forment et la fascination qu’elles ont exercé au cours de l’Histoire, je vous invite à vous rendre sur ce site.
Ensuite, vous pouvez vous nourrir de rêve en regardant le documentaire suivant :
Enfin, je vous propose quand même de fabriquer votre propre aurore boréale de fortune dans votre salon ! Pour ce faire, c’est tout simple :
* Dessinez une grande fresque d’aurore boréale en suivant les conseils de cette vidéo
* Allumez un feu si vous avez une cheminée, tamisez vos lumières, colorez-les d’un doux vert si vous le souhaitez et avec les moyens du bord (tissus, ampoule colorée, etc…)
* Mettez-vous une petite musique qui vous plaît ou bien remplissez votre atmosphère de bruits nocturnes
* Contemplez votre oeuvre au bord d’un livre, d’un verre de vin ou la main dans la main de votre compagnon de confinement s’il y a
Conseil de lecture pour votre aurore de la nuit :
A la croisée des mondes, Philip Pullman : Initialement prévus pour les adolescent (âge auquel j’ai découvert la série), les livres sont également destinées aux adultes en proposant plusieurs niveaux de lecture. L’action du premier tome, Les Royaumes du Nord, se passe en grande partie aux plus près des pôles – à Svalbard pour être exact – donc bien loin de l’Amérique… Pourtant, les souvenirs de cette trilogie de mon adolescence ont largement bercé mes errements septentrionaux et c’est pour cela que je vous invite à la découvrir dans la lueur de vos propres lumières du Nord. Vous suivrez le parcours épique et fantastique de Lyra (dont le nom fait référence à une petite constellation uniquement visible dans les régions de haute latitude, après minuit au début de l’été) et de son compagnon Will alors qu’ils accomplissent symboliquement tous les rites de passage à l’âge adulte.

Sweet dreams to you all! **
* « Bienvenue dans mon Grand Nord Américain ! » en anglais
** « Faites tous de beaux rêves ! » en anglais
Si vous souhaitez continuer à vagabonder
dans ce Grand Nord Américain,
lisez mes carnets de voyage septentrionaux
Je ne t’oublierai pas
Sur la route
RÉPONSES AU QUIZZ
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Les cervidés : Elan : 1/b – Caribou 5/a – Wapiti 2/c – Cerf 3/d
Les ours : Ours Brun de Kodiac 4/d – Ours Noir 1/c – Ours Polaire 5/b – Grizzly 3/a
L’intrus : Le lama, parce que j’ai travaillé dans une ferme de lamas en septembre. Les lamas ne se battent jamais, ils se crachent dessus.
Le wild,la nature la nature sauvage la grande forêt nord canadienne,on est loin du spleen d un monde en confinement quand le ciel est lourd et pèse comme un couvercle sur nos vignes rangées a perte de vue sur la plaine du Minervois tirée au cordeau des ses fils de fer qu on monte et remonte a la valse lente des saisons.
avant que le vin soit tiré .
Dommage qu en bonus tu ne parles pas de mes deux romans de mon enfance quand je n avais que la fenetre de ma chambre pour horizon.(voir Baudelaire poème en prose les fenêtres)
Croc Blanc et l appel de la forêt de Jack London(tu peux les recommander a James Stewart notre beau medecin qui a le temps de lire maintenant que son vélo ronge son frein dans le garage).
Into the wild,je suis fan plus du livre que du film de Sean Penn. Alexander super tramp(super vagabond),un loup qui ne suit pas la meute je kiffe.
Bon confnement.
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Merci pour ce retour poétique. Je ne mentionne en effet pas Croc Blanc mais je parle bien de l’Appel de la Forêt qui s’appelle, selon les traductions, l’Appel du Monde Sauvage 😉 Beau Dimanche à toi
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