Le diadème de Pandème

Elle était née sur la Terre. Elle était née à partir de la Terre. Elle s’était charnellement constituée de cette matière tangible pour modeler sa silhouette, pour édifier sa corporalité ; comme nécessité absolue à sa nature divine. A sa composition unique. Ainsi, elle se sentait en sécurité. Ainsi, elle s’était affirmée maîtresse d’elle-même, de sa richesse, de son pouvoir et de sa féminité.

Figée par cette substance compacte, elle créait l’unité. Celle de son propre Être. Celle de son peuple. Celle de son monde. Un monde dans lequel elle se complaisait au contact de la beauté, au toucher des sens, aux délices des sensations. Contemplant l’éclat brut et naturel de son environnement, elle n’aspirait qu’à le voir et faire prospérer par plus de beauté. Par sa seule et unique vérité : celle de ses cinq sens. Elle partait alors à la découverte du monde à travers la matière physique, à travers ses propres ports intérieurs. Ce qu’elle pouvait contempler, écouter, savourer, humer, mais surtout caresser, gouvernait son appréciation du monde. Influait sa manière de le modeler.

Ainsi maîtrisée et maîtresse de ses sensations, elle veillait sur les amoureux. Sur tous les amoureux. Sur ces Êtres passionnés dont les sens exaltés n’aspiraient qu’à l’ivresse des corps et dont elle divinisait, galvanisait, magnifier les désirs. Tel était son manifeste. Telle était sa protection. Telle était sa prison. Elle diffusait autour d’elle cette injonction sensorielle. Elle distillait dans le cœur des hommes et des femmes le pouvoir d’attirer à eux tous les possibles, toutes les ivresses, toutes les amours. A travers cette aventure charnelle, elle révélait la nature profonde de l’humain, la valeur intime qui le représentait.

Elle était née sur la Terre. Elle était née à partir de la Terre. Elle devenue sa propre Terre. Ainsi, elle se sentait en sécurité. Ainsi, elle s’était affirmée maîtresse d’elle-même, de sa richesse, de son pouvoir et de sa féminité. Et les mortels la vénéraient pour cela, la priaient en cet honneur. Et Aphrodite Pandemos, dont le diadème pandème fleurissait à la pulsion de ses sens, le leur rendait au centuple.

D’après les légendes grecques sur l’une des figure de la Déesse Aphrodite : Aphrodite Pandemos

Justine T.Annezo – 1er mai 2022 – GTM+2


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