
Parce que je suis convaincue qu’il y a des millions de façon de voyager, que l’on peut continuer à s’évader même dans trente mètres carré, que l’on peut recréer l’Amérique au fin fond de la Creuse ; en cette période exceptionnelle d’enfermement, j’ai eu l’envie, l’idée, de proposer une série « Spécial Confinement » : Le Monde à portée de main. [le confinement français est maintenant terminé mais nos voyages sont toujours limités, raison pour laquelle cette série me semble encore à propos aujourd’hui.] Suivant les pas vagabonds de la voyageuse que j’ai été pendant huit mois, je vais ainsi vous proposer de faire étape en Irlande, en Islande, en Alaska, dans les provinces occidentales du Canada et dans certains Etats unis d’Amérique ; parsemant des avis vestimentaires, des idées culinaires, des conseils littéraires / musicaux / cinéma, et tant d’autres….
Aujourd’hui, ma proposition sera multiple et variée, je ne choisis pas un Etat mais toute une ribambelle car mes connaissances ne seraient pas suffisantes pour une recette individuelle et exhaustive. Ainsi, je vous emmène dans cet endroit mythique, dont le nom veut tout et rien dire, je vous voyage sur ces terres immenses et magiques qui ne pourraient être contenues dans un article profane tant elles sont complexes et diverses. Je m’y risque pourtant, consciente de mes lacunes émerveillées, heureuse de mes découvertes imparfaites, et je tente de vous envoyer dans le FAR WEST AMÉRICAIN.
Welcome to the Land of the Free!*
1. Se parer de pied en cape
Alors, voilà, aujourd’hui, vous n’échapperez pas au cliché, qui dit Far-West, dit forcément chapeau et bottes de Cow-Boy !
Je me corrige néanmoins immédiatement pour quelques précisions… N’allez pas vous imaginer que le chapeau et les bottes sont la norme, ce serait aussi réducteur que de penser que tout Français se ballade avec sa marinière, son beret sur la tête et sa baguette à la main ! Mais je ne dirai pas non plus que c’est l’exception. A vrai dire c’est plus une question de géographie et d’activités économiques. Par exemple, lorsque j’ai dégringolé le Montana agricole ou que je me suis déposée dans un ranch de l’Idaho, il était très commun de rencontrer de véritable Cow-Boys. A contrario, lors de mes séjours aux alentours de Salt Lake City (UT) et dans la ville de Denver (CO), je n’ai croisé que des gens comme vous et moi, sans botte ni chapeau, mais en pantalon…
2. Retrouver son âme d’enfant

Lorsque j’ai parcouru ce Grand Ouest Américain, un dessin animé de mon enfance/adolescence m’a magnifiquement hanté : Spirit, l’étalon des Plaines. Lorsque j’ai conduit de nuit à travers les Plaines d’Idaho, je m’imaginais galoper comme ce cheval sauvage. Lorsque je serpentais entre les canyons de l’Utah, je retrouvais les reliefs âpres contre lesquels il se rebellait. C’est pourquoi en ce matin trop chaud de printemps, je vous propose de commencer votre journée en douceur, renouant avec la tradition du dessin-animé matinal, vous laissant transporter par la galopades en musique de ce mustang indomptable.
Et une petite anecdote en passant : Comme énoncé ci-dessus, Spirit appartient à la race des mustangs et j’ai été très surprise d’apprendre que ces chevaux n’étaient pas si « sauvages » que ça… En effet, les mustangs sont en réalité les descendants de chevaux domestiques revenus à l’état sauvage du fait du phénomène du marronnage. Leurs plus lointains ancêtres sont issus des chevaux espagnols amenés par les Conquistadors lors de la conquête de l’Amérique, et retournés à l’état sauvage après s’être enfuis ou avoir été relâchés. Ainsi, toute la mythologie des Indiens d’Amérique à cheval devient par conséquent une invention moderne. Les chevaux sont présents en Amérique à la préhistoire, lorsque les premiers hommes arrivent d’Asie par la langue de terre qui relie l’Eurasie et l’Amérique au niveau du détroit de Béring actuel, mais ils disparaissent soudainement et sans qu’aucune explication n’ait été trouvée à ce jour. Ce n’est donc qu’avec l’arrivée des Européens sur le continent américains que les différentes tribus amérindiennes adoptent le cheval et l’intègrent à leur mode de vie.
Je me permets d’ajouter au dernier moment une autre proposition de dessin animé : Denver, le dernier dinosaure, car même si la série se passe en réalité à Los Angeles et que je n’ai trouvé aucune preuve sur internet, je suis sûre que le nom du dinosaure n’est pas uniquement dû au hasard des personnages qui voient une publicité touristique à propos de la ville de Denver. En effet, le Colorado est une terre riche en fossiles de dinosaures, il y a toute une pléiade de musées dont le centre d’intérêt est la paléontologie. Je suis donc presque sûre que les créateurs du dessin-animé ont fait un clin d’œil à cette réalité en nommant leur dinosaure Denver !
3. S’entraîner au lasso (et au rodéo)
Vous avez le chapeau, vous avez les bottes, vous avez le cheval, il ne vous manque plus que le lasso (et le fouet si nécessaire), pour être un vrai Cow-Boy ou une vraie Cow-Girl et attraper tout votre bétail (ou votre bière joyeuse de 11h du mat’ pour ceux qui sont matinaux !) d’un fier lancer. Je vous propose donc de fabriquer votre lasso suivant le tuto suivant et de vous entraîner allègrement.
C’est bon, vous êtes parés ? Alors, c’est l’heure du rodéo !
Quand on pense rodéo, on pense cheval ou taureau, homme à chapeau, ruades et chronomètres. Ben quand on pense rodéo, on a plutôt raison ! Lors de mon dernier séjour américain, je n’ai malheureusement pas eu l’occasion d’assister à un rodéo « authentique » ; j’entends par authentique, qui sent la sciure, le soleil, la transpiration ; qui parle un autre américain, qui roule des mécaniques au bruit des sabots contre les barrières en métal et des bottes à talon sur les escaliers en fer. J’ai pu en revanche me perdre dans les escaliers en bétons du Parc des Expositions de Denver qui accueillait la grande finale du Great Stock Show. Et j’avoue que ça m’a manqué d’un peu de convivialité et d’expérience typique. Au final, le rodéo toute seule à l’occasion d’un si grand événement, c’est excitant pendant cinq minutes puis ça devient vite extrêmement chiant ! On nous la fait à l’envers, on commence avec les épreuves à cheval, ça nous met en branle quelques accélérations du cœur puis on se prend toutes les épreuves intermédiaires un peu ennuyeuses dont quelques lancers de lasso avec enroulages des pattes de la bête traquée en un temps de record, avant d’enfin se confronter au taureau une heure et demi plus tard… Je ne saurais dire si le rodéo du petit village d’Idaho se déroule selon le même programme, mais ce qui est sûr, c’est que la tribune en fer croisée au cours de mes peregrinations appelait plus à la rencontre, même recouverte de neige, que les sièges en plastique de mon rodéo à Denver.
Mais revenons-en à nos taureaux ! Vous avez à présent plusieurs options : soit vous investissez dans un taureau mécanique pour travailler votre posture, soit vous vous contentez de votre saint-Bernard et/ou de votre poney d’appartement, soit vous vous coupez le souffle devant les meilleur(e)s vidéos ou films de rodéo, la plus belle proposition étant le film The Rider, qui nous parle de l’envers du décor de ce sport dangereux et qui fait le pari incroyable de faire jouer le vrai Cow-Boy dont l’histoire s’inspire.

4. Revoir son histoire des peuples
L’Ouest américain fut le dernier refuge des Amérindiens lorsque les Européens n’en ont plus fini d’étendre leur main mise sur l’Amérique. La tristement connue « Piste des Larmes » devint d’ailleurs le symbole de l’exil des tribus de la côte Est. C’est l’une des raisons pour lesquelles les plus importantes réserves d’Indiens se trouvent aujourd’hui à l’Ouest, la plus grande communauté étant celle des Navajos qui, pour donner une idée de la géographie, sont notamment implantés sur les terres de la fameuse Monument Valley. Je vous propose donc de regarder ce documentaire pour en apprendre un peu plus sur l’histoire de cette tribu ancestrale :
Ce Far West particulier, celui qui se déroule le long des montagnes Rocheuses, fut longtemps la dernière frontière américaine tant les dites éminences étaient difficiles à franchir. Mais une fois que les explorateurs les plus hardis eurent percés les fiers et gigantesques rochers, certains de ces états devinrent des lieux de passage, ce n’était pas là que l’on rêvé d’un nouveau monde, on ne faisait que passer. Personne ne s’arrêtait en Idaho, la terre plate des patates. On voulait le Pacifique, on voulait le rêve américain et l’on empruntait alors l’Oregon Trail pour se ruer vers l’or. Pourtant, de l’or se cachait aussi dans les roches multicolores du Colorado, sur les hautes terres du Montana et sous les immenses plaines de l’Idaho. Ainsi s’implanta de façon plus pérenne une population occidentale.
5. Cultiver son côté carnivore
Vous l’aurez compris, les terres de l’Ouest Américain sont des terres agricoles sur lesquelles on élève le bétail qui nourrira l’Amérique. La viande la plus prisée est le Black Angus Beef comme en témoigne la chaîne de restaurant du même nom. Originaire d’Ecosse au départ, l’élevage a été implanté dans les plaines étatus-uniennes au XVIIIème siècle pour sa grande résistance aux climats extrêmes.
C’est pourquoi je vous propose d’en faire l’élément essentiel de votre barbecue ou plancha de ce midi !
6. Travailler sa patience
Va savoir pourquoi lorsqu’il m’a fallu penser à un mieux aller pour voyager au Far West, je me suis laissée inspirer par l’idée du puzzle… Parce que finalement, sans vouloir faire de comparaison tirée par les cheveux, voyager c’est un peu comme un puzzle : on découvre morceau par morceau l’étendue qui va nous bouleverser, on se rapproche ou on s’éloigne, afin de finalement obtenir la grandiloquence de la vision d’ensemble.
Et puis, par le puzzle comme par le voyage, il y a l’idée d’appartenance, même fugace et imaginée ; parce que l’on traverse à pied, en vélo, en voiture ou en train, un paysage ; parce qu’on le reconstruit pièce de puzzle par pièce de puzzle, ce morceau de paysage nous appartient et nous appartenons à ce morceau de paysage. Même si cette union est éphémère, à tout jamais le souvenir nous relie intimement à cet endroit.
MONTANA
WYOMING / IDAHO
UTAH
ARIZONA
COLORADO
7. Pause Série TV
Comme souvent, mon activité favorite, proposition récurrente de mes programmes : un goûter devant la série de votre choix.
Avant toute chose, je vous propose aujourd’hui la sucrerie Made In America, spécialité qui a fait ma réputation auprès de mon groupe d’amis français : les cookies. Si elle n’est pas tant géographiquement spécifique, elle l’est pour moi car j’ai littéralement passée quinze jours en Idaho à faire des cookies en préparation de Noël. Et je n’ai jamais autant raté de cookies de ma vie, presque au point de renier mes talents et ma réputation ! Pour ma défense, on ne m’avait pas présenté à Monsieur le Four tout puissant et je ne suivais pas ma recette habituelle.
RECETTE POUR UNE DOUZAINE DE COOKIES
1 œuf
85 g de sucre
1 sachet de sucre vanillé
85 g de beurre (salé de préférence)
150 g de farine
1 c.c de levure
1 pincée de sel
100 g de (pépites de) chocolat
PREPARATION
Mélanger tous les ingrédients dans l’ordre ci-dessus. Pensez à mélanger la levure à la farine avant d’ajouter le tout à la pâte.
Préparer une plaque de cuisson avec du papier cuisson légèrement fariné. Faire des petites boules à la main (ça colle moins si vous vous mettez de la farine sur les mains) que vous déposez sur la plaque.
Enfournez entre 10 et 12 minutes à 180°. Laissez les cookies durcir.
C’est prêt.
Mes petits plus :
* J’ajoute toujours de l’extrait de vanille et souvent de la poudre de noisette à la pâte.
* J’essaie de varier les plaisir en terme de farine : semi-complète, noix de coco, etc.., que je coupe toujours avec de la farine blanche.
* Je varie aussi les plaisirs en termes d’assortiments : Trois chocolats, chocolat/noix, chocolat blanc/cranberries…
Et voici votre menu de séries TV, très différentes en terme de sujet, de lieu et d’époque :
Spinning out, créée par Samantha Stratton : Au début, j’ai regardé parce que l’une de mes soeurs me l’avait conseillée et que je ne savais pas comment m’occuper sans travailler. Dès les premiers plans, je me suis dit que l’environnement me disait quelque chose… En effet, l’histoire prend place à Sun Valley (ID), la station de ski un peu bourge de toutes les stars hollywoodiennes des années 1990, et il se trouve que je suis allée y faire un tour l’hiver dernier car c’était tout prêt du ranch dans lequel je faisais du workaway. J’avoue que ce fut un argument suffisant pour m’accrocher à la série alors que je rédigeais cet article. Sinon, à part Sun Valley, c’est quoi l’histoire ? En gros, on suit le parcours d’une adulescente patineuse artistique et bipolaire. Et pourquoi je m’y suis accrochée au-delà de sa situation géographique : parce que les trois actrices de la famille Baker, ainsi que la coach, fournissent une très belle prestation ; parce que j’ai beaucoup aimé le traitement qui est fait de la maladie et de ses non-dits ; parce que j’ai une certaine fascination pour les prouesses sur glace. Après, je ne vous cache pas que c’est un cadeau empoisonné parce que la série n’a pas été reconduite pour une deuxième saison…
Docteur Quinn, femme médecin, créée par Beth Sullivan : En cherchant de quoi étoffer cette catégorie, je me suis laissée surprendre par cette série qui a bercé les mardis soirs de mon enfance et dont l’action se passe dans le Colorado. Je me devais donc de la mentionner. Tout le monde – ou au moins les gens de plus de trente ans – en a certainement entendu parler mais je refais un bref topo pour ceux qui ont une amnésie des années 1990 : une femme médecin originaire de Boston, Michaëla Quinn, vient s’installer à Colorado Springs à la mort de son père, afin d’y exercer la profession de docteur en médecine, à l’époque rarement exercée par des femmes. Elle devient l’amie de Charlotte Cooper qui meurt prématurément, faisant de Michaela et selon la volonté de la défunte, mère adoptive des trois orphelins.
Breaking Bad, créée par Vince Gilligan : Ayant décidé de ne citer dans cette catégorie que des séries que j’aurais vues devant le nombre incalculable de possibilité, je me permets une entorse géographique puisque la série se passe au Nouveau-Mexique et que je n’y suis pas allée sauf pendant trois minutes trente parce que je m’étais trompée de route (mais que cela fait bel et bien partie du Far West). Après je dois reconnaître que je n’ai pas regardé la totalité de la série, j’ai eu un peu de mal à accrocher – mais que je ne perds pas espoir -. Je sais aussi que c’est un classique. Et pour résumer le synopsis, je vous renvoie à cette BD sur laquelle je suis tombée au Canada et qui m’a fait beaucoup rire !

Traduction : Monsieur White, je crains que vous n’ayez un cancer du poumon absolument incurable. – Mais, comment je vais payer mon traitement, ça va mettre ma famille sur le paille! – Mais qu’est-ce que vous racontez ! Le gouvernement va payer votre traitement puisque vous avez cotisé toute votre vie. Quel genre de société barbare ne permettrait qu’aux personnes riches de se soigner ? – Ouf, dans ce cas, je vais retourner enseigner la chimie. FIN
8. Danser au son de la musique country
Vous emboîtiez ce matin le pas de tout Cow-Boy de l’Ouest. Quoi de plus juste ainsi, pour finir votre journée, que de vous brancher sur des harmoniques de musique country pour découvrir la danse du même nom ?
[Et si vous n’avez vraiment pas le rythme dans la peau, vous pouvez toujours commencer votre découverte de la danse par un petit Madison : musique et pas de danse. Vous allez voir, ça marche à tous les coups et ça donne vraiment la banane !]
9. Soirée cinéma
Bien-sûr lorsqu’on pense Far West, on pense immédiatement Western Spaghetti, les plus connus étant ceux de Sergio Leone. N’en ayant vu que trop peu et ma mémoire me faisant défaut, je vous renvoie vers la liste wikipedia, si c’est cette option qui vous tente. Je ne résisterais pas à l’envie de citer tout de même : Il était une fois dans la l’Ouest, avec la très belle Claudia Cardinale ; et l’incontournable Le Bon, la Bête et le Truand.
Mais le genre du western a su évoluer avec son temps et voici quelques propositions « hors des sentiers battus » :
* Slow West, John Maclean : Je dois l’avouer, ce qui m’a d’abord attiré dans ce film, c’est avant tout la présence de Michael Fassbender (non pas uniquement parce que je suis un peu amoureuse de lui mais parce que je pense surtout que c’est un très bon acteur). Ensuite, le fait que les deux personnages traversent le Colorado en même temps que moi a fini de me convaincre. Au final, j’ai passé une soirée assez ludique devant ce western un peu loufoque mais plaisant.
* The lone Ranger, Gore Verbinski : On est ici plus sur du grand spectacle, mais c’est un chouette divertissement à regarder en famille (ou tout seul après tout). Le réalisateur des Pirates des Caraïbes signe ici un film dont il connaît les codes, retrouvant la folie douce de Johnny Depp et changeant son beau gosse d’affiche aux profits d’Armie Hammer. L’humour est facile mais marche à tous les coups. Une bonne soirée d’assurée à suivre les aventures de Tonto, le guerrier indien, et John Reid, un ancien défenseur de la loi, devenu un justicier légendaire The Lone Ranger.
* Hostiles, Scott Cooper : Je me souviendrai toujours du soir où je suis allée voir ce film qui m’a profondément bouleversée. Outre une très belle prestation d’acteurs, le film m’a révélé la nature profonde de l’Amérique que je n’avais fait qu’entrapercevoir lors de mon premier voyage et qui m’a touchée un peu plus et en plein cœur grâce à ce film. Je n’en dirai pas plus car je déteste qu’on m’en dise trop sur un beau film, je finirai simplement par la citation qui ouvre le film : « L’âme fondamentale de l’Amérique est dure, isolée, stoïque et meurtrière. Jamais encore elle ne s’est adoucie. » (D. H. Lawrence)
* Le secret de Brokeback Mountain, Ang Lee : Avant le secret de Brokeback Mountain, le western était un genre pour les hommes virils et couillus. Après Brokeback Mountains, c’est toujours le cas, sauf que les dits hommes ont aussi le droit d’être tendre, sensible et même homosexuel. C’est la plus belle transformation du genre, servie par un quatuor d’acteurs remarquables. C’est extrêmement lent, mais ça laisse au cœur le temps de se dépayser, ça laisse le temps à l’âme d’être bouleversée. Alors si vous ne le l’avez pas encore vu, allez-y, c’est le moment.

Après, ce n’est pas parce que l’on est dans le Far West, que l’on se doit absolument de regarder un western ! Alors voici d’autres propositions, dans un genre très différent.
* Pour faire un tour dans l’Arizona : Thelma et Louise, Ridley Scott : Film road trip mythique ! Mes hôtes workaway en Alberta me racontait qu’ils descendaient tous les ans en Arizona et que c’était toujours l’occasion ritualisée de retrouver Susan Sarandon et Geena Davis dans leur course effrénée pour être vivantes, dans leur expédition folle pour rester libres.
* Pour faire un tour dans le Montana :
L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux, Robert Redford : Si vous voulez du dépaysement, vous allez être servis… En effet, les grands paysages du Montana sont de sortis pour cette adaptation du roman de Nicholas Evans qui voit les débuts de Scarlett Johansson. L’histoire s’inspire de façon romancée du parcours de Buck Brannaman, un dresseur de chevaux qui utilise des méthodes qui sont basées sur la compréhension de la nature, des besoins et des envies du cheval. Et dans le cas du film, ce « chuchoteur » accompagne un cheval traumatisé par un accident avec un camion, ainsi que sa jeune propriétaire, à guérir leurs blessures physiques et psychologiques.
OU Premier contact, Denis Villeneuve : Dans un tout autre genre (science-fiction), on suit l’apparition subite de douze mystérieux vaisseaux extraterrestres à différents endroits du monde, et plus particulières celui d’une petite ville du Montana où un experte linguiste est envoyée pour tenter d’entrer en contact avec les créatures d’un autre monde. Si le Montana n’est ici qu’un prétexte, le film présente une fable, simple mais universelle, qui m’a beaucoup touchée. Je ne savais à quoi m’attendre, je n’avais d’ailleurs que l’attente de me divertir, et le film m’a prise par surprise d’une très agréable façon.
* Pour faire un tour dans le Colorado : Dumb & Dumber, Peter Farelli : On change carrément de style, on est dans l’humour lourd (très très lourd !) alors que Jim Carey et Jeff Daniels se retrouvent obligés de se rendre dans le Colorado, aux alentours d’Aspen, faisant de leurs expéditions une excuse pour un film rocambolesque et grotesque.
* Pour partir en road trip : Bonjour les vacances, Harold Ramis : C’est le seul film de la liste que je n’ai pas vu (je n’ai vu que le troisième de la série qui est un film de Noël loufoque). Il retrace un road trip familial dans la famille Griswold, qui n’est pas du goût de tout le monde. Film familial, il se trouve que nos héros font halte dans tous les endroits touristiques de la région de notre article : Grand Canyon, Monument Valley, etc…; alors pourquoi pas ?

10. Finir la soirée en douceur
Je parlais plus haut des westerns spaghetti dont Sergio Leone était l’orfèvre incontesté. Et il y a un autre nom absolument indissociable de ce genre et de cette époque : celui d’Ennio Morricone, auteur des bandes originales de tous les films du réalisateur italien. Ses musiques sont sources, pour moi, d’une incroyable quiétude, d’un sentiment de bien-être profond et de moments de grâce en totale communion avec les magnifiques harmoniques. Aimant toujours mettre au diapason mes aventures et ma culture, Ennio Morricone m’a souvent habitée au cours de mes vagabondages routiers à travers l’Ouest. C’est pourquoi je vous invite à faire de lui la douce apothéose de votre journée auprès d’un verre de bourbon, whiskey américain, qui malgré la source d’informations vers laquelle je vous envoie n’est pas réservé qu’aux « mecs » ! Pour ma part, complètement novice en la matière, je me suis appropriée l’idée du bourbon qui ne me plaisait guère en y ajoutant une touche de miel grâce au Jack Daniels Tennessee Honey.
Sweet dreams to y’all!**

* « Bienvenue sur la terre des hommes libres! » en anglais
** « Faites tous de beaux rêves! » en anglais
Si vous souhaitez continuer à vagabonder
dans ce fascinant Far West,
lisez mes carnets de voyage américains
Errances Graciles – La Sublimation du rien – Plaines de Nuit – Chez les Mechams –
Une si imparfaite journée – Pastel de ciel – Aurore écarlate – Le toit du Monde – Mélanger les couleurs